Si vous aimez le lait, vous connaissez sans doute Bagoré-Xavier Bathily, patron de la Laiterie du berger. Né d’une mère française et d’un père sénégalais, l’entrepreneur qui a grandi à Dakar jusqu’à son bac, avant de partir faire des études de vétérinaire en Belgique, a d’abord exercé comme vétérinaire en France, avant de travailler en Mauritanie pour une ONG produisant des yaourts à partir du lait des éleveurs, retrace la plateforme « Entrepreneur Afrique ». De retour au Sénégal, il s’inspire des conditions de vie difficiles des familles d’éleveurs Peuls au Sénégal et lance son entreprise afin de mieux valoriser la production laitière locale. Il met en place une organisation qui lui permet aujourd’hui de se fournir auprès d’éleveurs de la région de Richard Toll au Nord du Sénégal. Le lait soit stocké au froid le plus vite possible après la traite de la vache, les éleveurs n’ayant pas de dispositifs de réfrigération.
Mais ce dispositif ne permet de collecter que trop peu de lait en saison sèche, en particulier les années suivant une sécheresse : la production quotidienne de chaque vache laitière tombe alors à environ 5 litres par jour, contre près de 15 litres par jour en période d’hivernage (la saison humide),dit-t-on. Pour y remédier, la Laiterie du Berger accompagne de différentes manières la montée en puissance de la production des éleveurs : appui à la mise en place de groupements villageois recevant des formations sur les bonnes pratiques d’élevage, appui à la construction de puits et à l’aménagement de structures hydrauliques, vente aux éleveurs d’aliments de bétail à un prix bonifié, organisation d’inséminations artificielles avec des semences de taureaux normands pour améliorer la productivité du cheptel. Depuis 2013, cette action a été complétée par la création d’une ferme pilote, élevant des vaches d’une race hybride, plus productive. Avec le soutien d’Investisseurs & Partenaires (I&P) ainsi que du Crédit Agricole Franche-Comté, de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de PhiTrust Partenaires, la marque génère un chiffre d’affaires annuel de plusieurs millions d’euros ( 15 millions d’euros et rentabilise l’activité de 1 200 bergers en 2019).
« Près de 90% du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre, alors que plus de 30% de la population vit traditionnellement de l’élevage et pourrait produire la quantité de lait nécessaire aux besoins locaux. »