Au Sénégal, de nombreux jeunes sont parfois obligés d’emprunter de l’argent pour aller jouer. Et lorsque les paris ne sont pas gagnants, comme c’est le cas pour 70% d’entre eux, les joueurs se trouvent parfois en situation désespérante. C’est le cas d’Ibrahima Fall trouvé dans ce kiosque pari foot sis vers les deux voies de liberté 6. D’après lui, le pari foot est pour lui une addiction. L’histoire a commencé en 2010. Il avait 20 ans à l’époque, jeune étudiant, la fleur de l’âge, les sorties entre copains tous les jeudis. Un jour, un de ses copains se met à jouer de grosses sommes devant lui, au poker en ligne. Il se dit : Pourquoi pas ? Il s’y met, d’abord gentiment, et puis, très vite, les sommes grossissent. Ses gains le grisent. « J’ai toujours profondément aimé le jeu, la sensation de gagner. En plus ces sommes m’aident à gérer mes petits business », dit-il. Non loin de là, Ousmane un ancien passionné du parifoot qui s’est converti depuis qu’il s’est pendu. « J’ai commencé à parier sur des matchs depuis 2015. Je suis musulman et si le Coran interdit les jeux de hasard, ayant vu mon beau-père parier lui aussi pendant toute mon enfance, j’ai fait en sorte de mettre des œillères sur cette interdiction. Paradoxalement, c’est la foi qui m’a permis de sortir de cette addiction. En plus je me suis marié il y’a une année et en tant que voilée, ma femme m’a beaucoup apporté en ce sens », souligne-t-il.
Tout laisse penser que les paris sportifs continueront d’évoluer et de se métamorphoser. Cette pratique a de tout temps été le reflet de son époque. L’avènement du E-sport et de ses compétitions réunissant des milliers de spectateurs en ont fait un objet évident de paris sportifs. Pourtant, c’est un phénomène qu’il aurait été difficile d’imaginer il y a quelques années. Réalité virtuelle, nouvelles pratiques sportives, bouleversements économiques : de nombreux paramètres conditionneront la forme que prendront les paris sportifs du futur. Mais l’Histoire a montré que cette pratique survit à tous les changements. De tout temps, les Hommes ont misé sur les évènements sportifs. L’engouement récent pour les paris sportifs n’est donc pas qu’un simple effet de mode. Au Sénégal, le Paris foot occupe une importante part de marché dans le portefeuille de la Lonase, avec plus de 57 % du chiffre d’affaires de la société publique, soit 68 milliards Cfa.