« Non, être jeune ne signifie pas forcément manquer d’expérience »

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Fatou Oulèye Sambou, 29 ans, est responsable Marketing & Communication dans un service gouvernemental. Mais cette écrivaine talentueuse s’active aussi dans l’entrepreneuriat depuis 17ans. Elle fait partie des jeunes sénégalais les plus prometteurs. A suivre de très prés…

Non, être jeune ne signifie pas forcément manquer d’expérience. La vie m’a appris qu’il n’y a pas d’échec mais des leçons. À 12 ans, alors que j’étais cadette, 4e enfant d’un couple de fonctionnaires, m’a mère a accouchée de jumeaux (un garçon et une fille).

Le choc. La déception.

J’ai vécu cela, en tant qu’enfant longtemps surprotégée et pourrie gâtée jusqu’à la moelle, comme une trahison et c’est bien plus tard que j’ai compris que c’est ce qu’il me fallait pour voler de mes propres ailes.

Et comme des phénomènes de foire, les jumeaux prenaient tout le temps et toute l’attention de la famille entière.

Pour m’occuper, puisqu’on nous interdisait de sortir, j’ai alors commencé à faire du pop corn 🍿 avec mon argent de poche, que je déposais à la boutique du coin.

J’avais de la concurrence…

…C’est vrai.

Mais je m’étais démarquée. La dame qui vendait le pop corn au même endroit le vendait sucré mais moi j’avais un avantage: j’y ajoutais aussi du lait en poudre! Qui n’aime pas le lait!?

Avec 2.000 francs j’ai commencé mon « petit business » et en un mois je suis arrivée à multiplier mon argent de poche par 4, puis par 5… puis par 10! la somme grossissait, encore et encore.

Plus tard, au lycée, je m’intéressais aux « services ». Tout ce dont les gens avaient besoin, je m’arrangeais à les leur dénicher moyennant une commission. J’avais mon « entreprise » avant même de connaître la définition de ce mot.

Avec mes sous, je dépannais même mes frères et sœurs. J’étais devenue l’argentier de la maison. Mon premier téléphone portable, mon premier ordinateur, mon premier business, tout a été acquis sur fonds propre grâce à mon 6e sens avec lequel j’arrive à identifier des « problèmes » pour les transformer en « besoins ». Parce que le salaire ne suffit pas, sans être gourmand, à sauver le monde.

Parallèlement, parce que le monde de l’entrepreneuriat est quelque peu instable, j’essaie de capitaliser de l’expérience, puisant humblement des savoirs et pratiques de mes aînés en entreprise, échangeant constamment avec eux pour contourner les goulots d’étranglement et maîtriser les rouages du monde des affaires.

Je m’appelle Fatou Oulèye Sambou, j’ai 29 ans et j’ai 17 ans d’expérience en entrepreneuriat et 10 ans en entreprise.

Alors non, être jeune ne signifie pas forcément manquer d’expérience.

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