CEDEAO: le Sénégal classé au troisième rang en matière de vente en ligne

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Au plan sectoriel, la pêche industrielle peut particulièrement tirer profit du marché de la Zlecaf, au regard de son important excédent (136392 tonnes) commercial enregistré entre 2008 et 2018. Le surplus haussier de la production halieutique industrielle sénégalaise pourrait, en partie, être expédié sur le marché africain. Dans la même veine, les cimenteries et la branche « fabrication de sucre, confiserie et chocolaterie » ont une opportunité d’augmenter leurs volumes d’exportations en Afrique. S’agissant du secteur artisanal local, longtemps confronté à la difficulté de commercialisation de ses produits, il profiterait de ce marché commun, en s’appuyant sur une meilleure politique de communication, notamment en ce qui concerne l’artisanat d’art, particulièrement de la cordonnerie. A cet égard, une formation des acteurs aux ventes en ligne accroitrait la visibilité des produits « made in Sénégal » en dehors du territoire national.

Relativement au commerce des services, le Sénégal a des avantages comparatifs réels (beaucoup plus importants que dans les ventes de marchandises) qu’il convient de mieux exploiter. Le pays est classé au troisième rang dans la zone Cedeao en matière de « commerce électronique », derrière le Nigeria et le Ghana, et au quatorzième niveau continental. Les entreprises nationales devraient, ainsi, davantage s’appuyer sur le numérique, notamment sur l’exploitation du fort potentiel des services en ligne en matière d’éducation (enseignement à distance), de santé (la télémédecine: assistance médicale, diagnostic et transfert d’images pour le traitement et la simulation), de finances ou du tourisme. De plus, le système de dématérialisation des procédures douanières Gaïndé 2000, déjà largement exporté en Afrique, peut être un soutien déterminant pour le développement du commerce de services.

Pour certaines autres branches d’activité sénégalaises, une redynamisation est nécessaire pour davantage gagner ou reconquérir des parts de marché dans la zone. C’est le cas de l’industrie textile dont les parts de marché se sont effritées en Afrique de l’Ouest ou encore de « la fabrication de tabac ou de produits à base de tabac » qui a perdu sa première place des fournisseurs d’Afrique centrale. Cependant, pour tirer pleinement avantage de la zone de libre-échange, le Sénégal doit rendre ses produits plus compétitifs sur le marché continental. Cela passerait par un renforcement des capacités du secteur privé (producteurs, transformateurs…) en normes de qualité et de sécurité alimentaire.

Dans ce cadre, la mise en œuvre du plan d’actions prioritaires de la Stratégie Nationale de la Zlecaf (Sn-Zlecaf), adoptée par le Sénégal en 2020 et financée à hauteur de 145,5 milliards FCFA, devrait être accélérée. Cette stratégie accorde une priorité aux activités capables d’améliorer la contribution des femmes et des jeunes au développement des capacités productives et à la création de nouvelles opportunités d’accès aux marchés d’exportation des biens et services.

Le Sénégal devrait, également, relever le défi relatif au développement de l’offre de services, notamment des flux de trafic de tous les modes de transport, si l’on sait que plus de 25% des gains du commerce intra-africain de services et près de 40% de l’augmentation de la production de services en Afrique concerneraient ledit secteur. Ainsi, des politiques de renforcement des investissements en infrastructures routières, ferroviaires, maritimes et aériens doivent être une priorité. En outre, la disponibilité des données statistiques, la bonne connaissance des acteurs et la levée des obstacles réglementaires doivent être améliorées.

Extrait du Bulletin de veille et d’intelligence économique Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération

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