“Je suis attristé par le décès de François”. Ces mots sont de Thione Niang. L’entrepreneur en voyage aux Etats Unis a posté ce mardi 19 juillet, sur sa page Facebook, une lettre où il exprime sa colère suite au décès de François Mancabou dont les circonstances restent encore floues. L’homme qui prend part rarement aux débats estime ne pas pouvoir se” retenir” en écoutant la femme du défunt. Pour le fondateur de Jeufzone, “Nous avons besoin de justice pour François. Nous devons tous nous engager à lutter contre l’injustice partout où nous la trouvons, y compris en vous-même. Les droits de chacun devraient être protégés.” Thione d’ajouter, “Personne ne devrait détourner le regard. Ça pourrait être moi, ou vous ou n’importe quel membre de votre famille. Il est inacceptable pour nous d’accepter la vie d’un Sénégalais emporté sans conséquences graves et enquêtes.” Plus loin, il regrette “La façon dont nous traitons notre propre peuple dans notre système carcéral et dans nos cellules de prison est inhumaine et il faut s’y attaquer sérieusement.”  

 C’est honteux pour un pays comme le Sénégal de continuer à accepter cela, regrette-t-il avant de rappeler une célèbre citation de Dr Martin King: « L’injustice partout est une menace pour la justice partout dans le monde. Nous sommes pris dans un réseau inéluctable de mutualité, lié dans un seul vêtement du destin. Tout ce qui affecte directement l’un d’entre eux affecte tous indirectement.  » Pour terminer, le natif de Kaolack, proche d’Akon et d’Obama appelle “notre système judiciaire à faire leur travail et toutes les organisations de défense des droits de l’homme localement et international pour réclamer justice pour François. Sa vie compte aussi. Assez c’est trop.”  

Arrêté le 17 juin dernier, en marge d’une manifestation de l’opposition, François Mancabou est décédé cette semaine à l’hôpital. Les associations de défense des droits de l’Homme souhaitent que lumière soit faite sur les circonstances de sa mort. La famille du défunt assure qu’il a été torturé et demande la création d’une commission d’enquête indépendante.