Arrivé au pouvoir avec l’indépendance du Cameroun en janvier 1960, Ahmadou Ahidjo affirme rapidement sa volonté d’être le seul maître à bord. Considéré par beaucoup comme un dictateur, il va entrer dans l’histoire en renonçant au pouvoir à l’instar du Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le 4 novembre 1982. Il passe le flambeau à son Premier ministre Paul Biya mais garde la présidence du parti l’Union nationale camerounaise. Biya vit mal cette situation, qui le prive, en quelque sorte, du plein exercice du pouvoir.
En mars 1983, Ahidjo propose l’institutionnalisation du parti, pour affirmer sa primauté sur l’État. Biya répond en limogeant du gouvernement des proches de ce dernier, qui quitte le pays en juillet et s’installe en France avant de prendre ses quartiers à Dakar. En 1984, un coup d’Etat échoue à renverser le régime du président Paul Biya. A l’issue du procès des putschistes accusés d’être proches d’Ahmadou Ahidjo, l’ancien président est condamné à mort par contumace. Il ne purgera jamais sa peine.
Il décède dans la capitale sénégalaise et son corps ainsi que celui-ci son épouse reposent toujours dans les cimetières de Yoff. Il sera rejoint par un autre ancien président africain le défunt tchadien Hissène Habré. Alioune Cissé n’a pas tort de dire que « le Stade Ahidjo est particulier chez nous Sénégalais. » L’histoire va-t-elle se répéter ? La mémoire d’Ahidjo qui accompagne les Lions va-t-elle nous ramener la Coupe d’Afrique des nations qui va quitter ainsi Yaoundé pour Dakar?