L’Allemagne fait les yeux doux à l’Afrique

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Dans un Policy Brief publié le 27 décembre 2021 par le Policy Center for the New South, Dominique Bocquet s’interroge sur la position que va prendre le nouveau gouvernement allemand vis-à-vis le continent africain.

L’auteur nous rappelle que, contrairement à d’autres pays comme la France et le Royaume-Uni, l’Allemagne ne dispose pas d’une forte expérience coloniale en Afrique et n’est pas un pays riverain de la Méditerranée. Cela dit, l’Allemagne repose sur d’autres paramètres pour tisser les liens avec ses partenaires africains (ex. l’accueil d’étudiants étrangers et les immigrations de travailleurs favorisées par la prospérité de l’industrie germanique).

L’approche de l’action extérieure allemande est une politique tournée vers la « paix ». C’est pourquoi les partis, appelés à jouer un rôle central dans l’élaboration du programme des gouvernements, ont été dotés de moyens d’expertise. Ces moyens sont notamment alloués à des fondations proches de ces partis : Fondations Friedrich Ebert pour le SPD, Heinrich Böll pour les Verts et Friedrich Naumann pour les libéraux. Leur action s’étend à l’étranger pour des actions de formation, d’analyse et de coopération.

Qui tient les rênes de la politique étrangère allemande ?

Le Chancelier allemand et le ministre des Affaires étrangères sont, l’un et l’autre, liés par un accord écrit : l’accord de coalition. Chef du gouvernement, le Chancelier peut donner des impulsions, favoriser des évolutions, accompagner une évolution graduelle. Mais il est rare qu’il puisse modifier unilatéralement du jour au lendemain les positions du pays.

Les voies d’évolution possibles de la position allemande

Orchestré par Olaf Scholz, quels canaux sont disponibles pour le gouvernement allemand pour assumer davantage ses responsabilités internationales, notamment vis-à-vis l’Afrique ?

  • L’Union Européenne :

L’engagement européen du nouveau gouvernement figure clairement dans l’accord de coalition. Une coopération euro-africaine dynamique sera à l’ordre du jour. Il en ira de même en direction de la Méditerranée. Berlin est attachée au rôle du Parlement européen dans la définition des politiques communes, y compris dans la sphère extérieure. Ainsi, sur un dossier tel que le Sahara, le réflexe européen du nouveau gouvernement le conduira à regarder de près la position de la France et de l’Espagne, pays qu’elle sait attentifs aux réalités de l’Afrique du Nord. Il y a là, à terme, une source possible d’évolution de la position allemande.

  • L’économie :

Premier pays exportateur de l’Union européenne et troisième du monde, l’Allemagne souhaite faciliter la tâche des entreprises et encourager les échanges commerciaux. Elle est intéressée par la future Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Elle est sensible au dynamisme que le Maroc a montré en tissant un ensemble d’accords bilatéraux, tout comme elle l’est d’ailleurs aux dynamiques à l’œuvre dans l’Est africain. Du fait de ses excédents commerciaux, l’Allemagne n’a pas peur d’importer son énergie. Ceci en fait un partenaire naturel des projets d’exportation d’énergie verte à partir du Maghreb (électricité, hydrogène…).

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