L’électrotechnique. Un métier typiquement d’homme. C’est l’unique passion d’Awa Mangane, cheffe d’équipe à la Senergie, une société sous-traitante de la Senelec.«Avant d’être un métier, l’électrotechnique c’est avant tout une passion pour moi», se confie toute fière la lauréate de l’Ecole supérieure d’électricité et de bâtiment et des travaux publics (ESEBAT).
Awa qui revendique 6 ans d’expérience dans le métier a chopé le virus de l’électricité lorsqu’elle était encore très petite. « Un jour, lorsque j’étais encore une petite fille, j’ai été électrocutée alors que je jouais avec un fil électrique. Depuis cet accident, je suis passionnée de tout ce qui a trait à l’électricité », raconte Awa tout sourire. Très fière de son parcours, si la jeune dame a trouvé la voie dans un univers encore trop masculin, c’est parce qu’elle a consenti à de nombreux sacrifices.
Après des études peu concluantes à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le garçon-manqué (c’est ainsi qu’elle se considère) a dû se résoudre à changer de cap. « Je me suis tournée vers une formation payante que j’alliais avec un petit boulot. Une fois diplômée, je me suis très vite fait remarquer et petit à petit, j’ai acquis de l’expérience et des postes de responsabilité ».
En tant que cheffe d’équipe, son travail consiste à veiller sur le terrain les changements de cellules, l’insertion de poste transformation MT/BT, la confection de connecteurs séparables, le raccordement de départ sur les tableaux de garde et dans l’installation de bâtiment administratif, la pose et le raccordement extracteur pour les postes électriques. Et elle n’hésite pas à grimper sur les poteaux électriques quand il le faut. « Pour moi, une journée de travail où je ne suis pas montée sur un poteau électrique est une journée de travail de perdu », ironise –t-elle avant de faire remarquer que son statut de cheffe ne l’épargne pas de ses remarques parfois sexistes de ses collègues masculins. « Pour beaucoup de Sénégalais, les femmes ne sont pas capables de faire le travail que je fais. Et chez certains homme, il est encore mal vu une femme qui grimpe sur un poteau électrique », conclut-t-elle. De plus en plus de Sénégalaises à l’image de Awa ambrassent des métiers d’homme, n’en déplaise à certains hommes qui en prennent pour leur virilité.