Ces « bonnes à tout faire » qui travaillent 15 heures par jour

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Dans une étude sur le « Partage des responsabilités familiales dans l’économie informelle » le BIT met le doigt sur une tare de notre société en l’occurrence l’exploitation de ce qu’on appelle les bonnes à tout faire. Ce document de travail préparé par Fatime Christiane NDiaye, spécialiste principale Genre Égalité-Diversité- Inclusion (GEDI) de l’équipe technique du travail décent, du bureau-pays de l’Organisation internationale à Dakar (ETD/ BP-Dakar) expose le témoignage glaçant de plusieurs femmes. « Je dois quitter mon domicile à 6 heures pour aller au marché afin d’y trouver les meilleurs produits. Je reviens chez moi vers 9 heures et je cuisine. À 12 heures, je vais au coin de la rue pour installer ma gargote. Je sers les clients jusqu’à 15 heures, puis retourne faire des beignets que je reviens vendre à 17 heures. Je reste parfois jusqu’à 20 heures. Je range mon étal puis rentre à la maison vers 21 heures », raconte une domestique aux enquêteurs du BIT qui notent que lorsque la travailleuse domestique vit avec ses employeurs, les heures de travail sont à rallonge. D’après les entretiens réalisés, sa journée est de 15 heures.

Elle se lève en général à 6 heures 30 mn pour préparer le petit déjeuner et ne se couche jamais à 21 heures, devant faire la vaisselle après le dîner. Aïssatou dit « ne jamais se coucher avant minuit. Mes patrons dînent tard et je dois attendre dans la cuisine qu’ils terminent leur repas pour débarrasser et faire la vaisselle ». Celles qui viennent travailler tous les jours, en général les femmes mariées ou en charge d’enfants, doivent se réveiller très tôt pour arriver sur leur lieu de travail vers 7 heure 30 minutes, avant le départ des employeurs et rentrent vers 18 heures, à leur retour. C’est le cas de Lala qui habite la banlieue et qui travaille en centre-ville : « je quitte mon domicile à 6 heures du matin et ne suis jamais rentrée avant 19 heures ».

En général, les travailleuses qui habitent chez les employeurs ont leur dimanche de libre, ce qui n’est toujours pas le cas pour celles qui se rendent au travail quotidiennement. Par ailleurs, les nouvelles difficultés rencontrées par les ménages sénégalais les conduisent de plus en plus à engager des domestiques quelques jours dans la semaine, en général 2 à 3 fois par semaine. Ce phénomène nouveau, qui réduit drastiquement leurs revenus, les conduit à multiplier leurs employeurs. Lorsqu’elles sont employées à la journée, les travailleuses gagnent en moyenne 2.000 FCFA par jour, soit 4 US dollars.

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