Le Sénégal a remporté quatre prix spéciaux au 27e FESPACO, dont le prix de l’intégration du ‘’Meilleur long métrage fiction’’ de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), remis au réalisateur Mamadou Dia pour son film ‘’Baamum Nafi (Le père de Nafi en pulaar), vendredi, a constaté l’APS. Si l’on croit l’envoyée spéciale de l’APS à Ouagadougou (Burkina Faso),,Fatou Kiné Sène, le Sénégal, pays invité d’honneur de cette 27e édition du Fespaco, a fait carton plein lors de la cérémonie officielle de remise des prix spéciaux de la plus grande manifestation cinématographique africaine. Les nominés ont été honorés lors d’une cérémonie organisée dans la soirée par l’Uemoa, en présence du président de sa commission, Abdoulaye Diop, et des ministres de la Culture de Côte d’Ivoire et du Togo.
Le prix du meilleur long métrage fiction a été remis à Mamadou Dia, tandis que le prix du meilleur court métrage est revenu à Moly Kane pour son film ‘’ Serbi ou Les tissus blancs’’. Aïssa Maïga décroche, elle, le prix du meilleur documentaire pour son film ‘’Marcher sur l’eau’. Très ému, poursuit la même source, le réalisateur de ‘’Baamum Nafi’’, accompagné de son actrice principale Aïcha Talla, s’est dit très ‘’heureux d’obtenir le prix de l’Uemoa pour l’intégration’’ d’un montant de huit millions de francs CFA.
’Le film parle d’intégration parce qu’il a été tourné dans une ville imaginaire frontalière entre la Mauritanie et le Sénégal. En parler, c’est important’’, a-t-il souligné. Il est d’autant plus content, souligne-t-il, que ‘’le film a été autoproduit avec peu de moyens’’. Le film ‘’Baamum Nafi’’ met face à face deux visions de l’islam incarnées par deux frères, Thierno et Ousmane, un imam et un candidat à la mairie. Le vrai enjeu de la bataille fratricide renvoie à la manière dont une petite ville glisse vers l’extrémisme religieux. A travers ce film, Mamadou Dia invite à la réflexion sur la mécanique du terrorisme. Le prix du meilleur court métrage de l’Uemoa, d’un montant de cinq millions de francs CFA, a été remis au réalisateur Moly Kane pour son film ‘’Les tissus blancs’’.
C’est d’ailleurs la deuxième fois que Kane remporte cette distinction de l’Uemoa, après celle obtenue en 2013. ’Je suis très ému et content pour mon peuple. Je pense à toutes les toutes les personnes qui ont travaillé dans ce film et à mon professeur Abel Aziz Boye qui m’a tout donné (…)’’, a-t-il déclaré. Il confie que c’est un parcours de combattant depuis ses début dans le cinéma, avant d’inviter à rendre grâce à Dieu. Le film ‘’ Serbi ou les tissus blancs’’ raconte le traumatisme d’une jeune future mariée qui tente à tout prix de retrouver sa virginité perdue. La veille de son mariage, Zuzana Gaye, personnage interprété par Madjiguène Seck, parcourt les rues de Dakar, de sa banlieue natale à un hôpital du centre-ville, en quête de solutions à son problème : effacer son passé et devenir la femme qu’on attend d’elle, avec la complicité de sa mère, de sa sœur et de son ex-copain. Le réalisateur Moly Kane compte dénoncer ainsi ‘’l’hypocrisie’’ qu’il y a autour de ce rite traditionnel pratiqué par plusieurs ethnies au Sénégal, en Afrique et même ailleurs dans le monde. Le Sénégal a par ailleurs remporté le prix de la meilleure série télévisée avec ‘’Wala Bock, comment va la jeunesse’’ de Fatoumata Kandé Senghor. ’’C’est une série singulière qui mélange documentaire et fiction’’, a analysé le jury présidé par le Français Frédéric Lavigne. Le réalisateur Yoro Mbaye qui participait au ‘’Ouaga film lab’’, organisé en marge du Fespaco, a obtenu le ‘’Prix Sud écriture ‘’ pour son projet de film ‘’Fagadaga’’. Il obtient une bourse de résidence d’écriture en Tunisie.
Avec APS