Considéré comme une institution au Sénégal, notamment chez les « pasiong kat », comprendre restaurateurs et leurs clients, généralement des étudiants et travailleurs ouvriers, le petit-déjeuner au pain-thon-mayonnaise n’est plus à la portée de toutes les bourses. Désormais, pour un bon « ndékki » (petit-déj) dans une gargote (mbar), il faut débourser l’équivalent de plusieurs tickets de bus à Dakar. En effet, le sandwich complet se vend dans la capitale à 650 FCfa.
Pour le 1/3 de pain de 50 Fcfa, il faut compter dans les 400 Fcfa. Enveloppé dans du pain, il comprend entre autres des œufs, du thon et quelques cuillères de mayonnaise. A cela s’ajoute une poudre noirâtre de poivre. Très prisé le matin dans les rues de la métropole, c’est le premier repas auquel pensent la plupart des travailleurs dakarois qui ne se restaurent pas chez eux
Une habitude qui risque de changer avec la hausse des prix des denrées de première nécessité comme les céréales et les œufs. D’ailleurs, certains inconditionnels, n’ayant plus la bourse suffisante pour se restaurer dans les huttes, se retournent vers le « fondé ». Si la bouille de mil n’a pas les mêmes saveurs qu’un bon sandwich, elle est moins coûteuse, et elle est assez consistante pour faire tenir un gros gaillard jusqu’au repas du midi.