Les Sénégalais ont découvert dans les journaux Papa Amadou Sarr au lendemain de sa nomination, en 2017, à la tête de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes. L’homme qui jouit d’un rang de ministre n’était pas du tout connu du grand public. Pourtant, son parcours inspirant aurait pu le révéler plutôt au grand jour. En effet, avant d’être patron de la DER, l’homme qui a fait l’essentiel de ses études à l’étranger fut Conseiller technique auprès du Ministre de l’économie, des finances et du plan, puis directeur général du secteur financier et de la compétitivité au Ministère de l’économie, des finances et du plan du Sénégal d’avril 2015 à Septembre 2017. Avant son retour au Sénégal en 2015, selon les informations de Ola sn, Papa Amadou a travaillé en tant que responsable de programmes Senior pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre à la fondation Bill et Melinda Gates à Seattle, d’avril 2013 à Avril 2015. Avant de rejoindre la fondation, Papa Amadou a travaillé de 2008 à 2013 à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) à Paris en tant que chargé de recherche, conseiller en politiques publiques et coopération régionale pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient, puis Coordinateur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre au Centre de Développement de l’OCDE.
Diplômé de Sciences-Po Paris, de l’Institut d’études de développement économique et social (IEDES) de la Sorbonne et de l’école des Hautes études en sciences sociales (EHESS) à Paris, il dispose d’un certificat en gestion des finances publiques de l’Université d’Harvard aux États-Unis. Il a également effectué une année d’études à l’étranger à Essex University (Grande Bretagne) dans le cadre du programme Erasmus. A la tête de la DER/FJ depuis maintenant 3 ans, Sarr a incontestablement réussi à lier son nom à un thème cher à l’ensemble des pays africains, l’entrepreneuriat, et son département a fait bouger les lignes au Sénégal en matière de financement. Les chiffres sont parlants.
Avec 60 milliards de francs CFA de financements accordés en 3 ans d’existence, dont 25 milliards de francs CFA pour la seule année 2020, la DER/FJ a mobilisé l’ensemble de ses ressources, contribuant ainsi à la résilience des écosystèmes entrepreneuriaux sénégalais dans le cadre de la crise liée à la pandémie de la Covid-19, si l’on croit l’Agence Ecofin. Mieux encore, en 3 ans, plus de 106 000 bénéficiaires, 2 600 entreprises locales ont été accompagnés par la DER/PJ au Sénégal. Selon toujours la même source, en 2021, la DER/FJ deviendra l’un des principaux opérateurs du nouveau Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socio-économique des jeunes. Dans le détail, ce programme sera doté d’un budget triennal d’au moins 450 milliards de FCFA, dont 150 milliards pour cette année 2021. Considéré par ses proches collaborateurs comme un patron humble, flexible et travailleur, Papa Amadou Sarr semblait cocher toutes les cases d’un big boss jusqu’à son dérapage sur un sujet aussi épineux que la religion au Sénégal. Un dérapage qui lui a valu un licenciement par le président de la République.