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Au cœur des îles du Saloum : Les femmes luttent pour la vaccination de leurs enfants malgré les obstacles financiers et géographiques

Au Sénégal, la vaccination de routine, un aspect essentiel des soins de santé maternelle, fait face à des défis importants dans les régions rurales. Dans les îles du Saloum, d’une part, l’éloignement des postes de santé des villages limite l’accès des femmes aux services de vaccination. D’autre part, la précarité des ménages constitue également un obstacle majeur à la pleine adhésion à la vaccination. Des difficultés auxquelles sont confrontées ces braves femmes dans leur quête de soins de santé maternelle adéquats Situées dans le delta du Saloum au Sénégal, les îles du Saloum sont un véritable trésor naturel où la beauté sauvage de la nature se mêle à la richesse de la culture locale. C’est un endroit idéal pour les voyageurs en quête de sérénité, d’aventure et de découvertes authentiques. A 141 km de Dakar, la capitale, elles sont nichées le long de la côte atlantique du Sénégal, offrant ainsi des plages de sable blanc à perte de vue. Les eaux cristallines de l’océan Atlantique se mêlent aux tons de bleu azur, créant un contraste magnifique avec le sable doré. Cependant, au milieu de la beauté pittoresque des îles du Saloum, un défi de taille persiste : assurer la santé des enfants contre les maladies évitables par la vaccination. Malgré les efforts du gouvernement sénégalais pour étendre la couverture vaccinale, les femmes de cette région continuent de faire face à des obstacles financiers, à l’éloignement des structures de santé et à un réseau de transports limité, qui entravent l’accès aux vaccins de routine. « Avant même la naissance de l’enfant, on vit des difficultés liées en partie au manque de moyens. Pour aller a Niodior, Foundiougne ou Djifer, parfois on perd le bébé avant arriver à destination. C’était des situations vécues ici très souvent », se lamente Dibocor Sene. Loin des structures de santé Les îles du Saloum, situées dans la région de Fatick à deux heures de trajet de Dakar, sont réputées pour leur biodiversité et leur beauté naturelle. Cependant, cette beauté masque les défis auxquels font face les résidents locaux, en particulier les mères et leurs enfants. La distance entre les îles et les centres de santé constitue un obstacle majeur à l’accès aux soins de santé essentiels. Dibocor Sene, une mère de trois enfants résidant sur l’île de Niodior, explique : « Pour nous rendre au poste de santé le plus proche, nous devons traverser l’eau en pirogue, ce qui est coûteux et parfois dangereux, surtout pendant la saison des pluies. Aller jusqu’à Niodior à pied depuis Dionewar, c’est très fatigant. Et pour utiliser une calèche, c’est de l’argent dont on ne dispose pas souvent. C’est pareil pour celles qui habitent dans les autres îles ». Cette situation pousse de nombreuses mères à hésiter à faire vacciner leurs enfants. Dans la commune de Jirnda composée de plusieurs villages, seul le chef-lieu de commune dispose d’un poste de santé. Ce qui cause d’énormes problèmes aux femmes pour respecter le calendrier vaccinal de leur enfants. Cathy Senghor, cette Sérere, ethnie majoritaire des îles avec un Wolof décousue déclare que : « Il arrive des périodes où nos pirogues partent vers les côtes gambiennes ou en Casamance. Il est presque impossible de trouver une pirogue disponible à part les chalutier s. Elle, qui aide les femmes à accoucher dans son villages, se rappelle un moment qui l’a particulièrement marqué. « Il m’est arrivé un jour d’assister un accouchement compliqué. J’ai dû le référer à Foundiougne Ce jour-là, aucune pirogue n’était disponible. J’ai dû prendre un petit chalutier avec son accompagnant. On a du aider le piroguier à 3H du matin sinon la maman allait, sans soute, mourir », se remémore-t-elle. . Le désenclavement de ces localités est un facteur à risque . A cela s’ajoute, l’éloignement des structures. Ce qui constitue un frein au respect de la vaccination de routine. « Je donne l’exemple des femmes qui doivent aller jusqu’aux îles de Jirnda ou Bassoul ou Niodior, elles sont vite découragées à cause de la longue distance qui nous séparent de ces îles. Pour prendre la pirogue, c’est une importante somme. C’est ce qui dissuadent beaucoup de femmes. Tout cela est causé par le désenclavement », se lamente Cathy Senghor. Un fardeau financier insoutenable Outre les difficultés géographiques, le fardeau financier est un autre obstacle majeur à la vaccination des enfants dans les îles du Saloum. Les femmes de cette région, en grande majorité impliquées dans la pêche artisanale et l’agriculture, luttent pour joindre les deux bouts. Les coûts liés au transport vers les centres de santé, aux vaccins et aux médicaments peuvent s’avérer prohibitifs. Aïssatou Sow, une mère de quatre enfants de l’île de Bassoul, souligne que : « nous voulons protéger nos enfants, mais parfois nous n’avons pas l’argent nécessaire pour payer le transport vers le centre de santé, encore moins pour les vaccins ». L’argent est le nerf de la guerre. Ici, c’est devenu une denrée rare. Pour la plupart, la vaccination n’est pas une priorité car la santé est un luxe dans certaines parties des îles du Saloum. Cathy Senghor explique que : « dans d’autres localités qui sont sur la terre ferme, il existe des transports en commun où tu paies 300f. Mais ici dans les îles du Saloum, il faut débourser au moins 5000 f pour aller au poste de santé le plus proche. Parce qu’il faut prendre outre la pirogue, une calèche ou parfois une moto une fois sur la terre ferme. Et sans compter le ticket à acheter une fois dans le poste de santé» Des solutions à explorer Malgré ces défis, le gouvernement sénégalais pour trouver des solutions, des campagnes de sensibilisation sont organisées pour informer les mères sur l’importance des vaccins et pour encourager la vaccination des enfants. Même si le gouvernement s’efforce également d’étendre les services de santé dans les régions éloignées, notamment en améliorant l’accessibilité des îles par le biais de transports plus abordables et plus fiables, le problème reste toujours entier. La lutte pour assurer la santé des enfants dans les îles du Saloum est loin d’être terminée, mais les femmes de cette région montrent une détermination remarquable à surmonter ces obstacles pour le bien-être de leurs enfants. Leur résilience et leur dévouement méritent l’attention et le soutien continu de la société sénégalaise et de la communauté internationale. Comme Cathy Senghor, Dibocor Sene plaide, elle aussi, pour l’affection d’un médecin dans chaque île pour traiter certains cas urgents. Elle propose : « la meilleure solution est de désenclaver les îles du Saloum. A défaut, il faut rapprocher les structures de santé ou nous amener au moins un infirmier ». Il est important de faire vacciner les enfants car cela contribue à protéger des maladies susceptibles de nuire gravement à leur santé. Soda Ndiaye, infirmière qui a servi dans cette zone, nous explique qu’elle organisait des causeries avec les femmes pour leur parler de l’importance de la vaccination pour les enfants. Elle leur fait savoir que : « la vaccination protège l’enfant contre les 14 maladies du programme élargie de vaccination (PEV). Si l’enfant est vacciné dès la naissances, il est prévenu de la diarrhée, de la poliomyélite, la tuberculose entre autres ». Elle exhorte les médecins, les infirmiers et les sage-femmes qui issus de ces zones d’organiser des caravane de sensibilisation afin de permettre à ces femmes de respecter les calendrier vaccinaux.

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Des femmes et des hommes talentueux, des histoires qui inspirent, le Sénégal en regorge tellement. C’est le moment de les mettre en lumière…