Lors d’une tournée en Afrique en août dernier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken, tout en assurant que les États-Unis ne cherchent pas à « surpasser » l’influence des autres puissances mondiales sur le continent, Chine et Russie en tête, avait surpris plus d’un en annonçant que « Ce que nous recherchons avant tout, c’est un véritable partenariat entre les États-Unis et l’Afrique. Nous ne voulons pas d’une relation déséquilibrée ou transactionnelle ». Un agenda plutôt axé sur l’économie que sur la défense des droits de l’Homme. Au cours d’un point-presse avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor, il ajoutait que « Les États-Unis ne dictent pas les choix de l’Afrique et personne d’autre ne devrait le faire ».
On est très loin de la visite d’Obama en juillet 2016 en Afrique. En voyage au Kenya, la nation de ses ancêtres, le premier président américain noir mettait plutôt l’accent sur l' »égalité des droits » pour les homosexuels en Afrique, comparant l’homophobie à la discrimination raciale qu’ont connue les États-Unis, que sur les autres aspects des relations entre les USA et le continent.
Si ce discours avait galvanisé plusieurs hauts responsables et chefs d’Etats occidentaux qui ont visité l’Afrique après le déplacement d’Obama, aujourd’hui, force est de constater qu’ils sont de moins en moins nombreux à prendre des positions sur le sujet à l’occasion de leurs voyages officiels en Afrique. Très promptes à donner des leçons aux Africains en matière de droits de l’Homme, plusieurs chancelleries occidentales ont finalement opté pour une stratégie moins intrusive. La preuve, à la veille d’un nouveau voyage sur le continent, le président français a assuré lundi avoir posé les bases « d’une autre voie » dans les relations avec le continent.
Fini les droits de l’Homme et ses dérivés. Place au business. Et pour cause, l’homosexualité est un sujet controversé en Afrique, où de nombreux pays ont des lois qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Les opinions sur l’homosexualité varient considérablement selon les pays et les cultures, mais dans de nombreux cas, l’homosexualité est considérée comme étant contraire aux normes sociales et religieuses. Alors que le sentiment anti-occident n’a jamais été aussi fort, mieux vaut faire profil bas sur certains sujets qui fâchent.