Quand les cabinets de conseil et d’expertise comptable bradent leurs honoraires

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Si on parlait des honoraires des cabinets de conseil et d’expertise comptable, un sujet qui commence à vraiment inquiéter au pays de la Teranga! Si on prend l’exemple de la profession comptable , Il n’existe pas de règles fixes pour le montant car c’est l’expert-comptable qui décide librement du montant de ses honoraires avec le client. Les honoraires vont refléter la valeur du service rendu et peut être fixé soit sur une base forfaitaire soit sur la base du temps réel passé sur le dossier.

Nous assistons depuis 5 ans à un fort dumping sur les missions de prestations intellectuelles au Sénégal avec la présence de plus de +500-600 cabinets de conseil hors les free lance- consultants et de +215 cabinets d’expertise comptable et d’audit , ce qui a pour conséquence des difficultés de tout ordre ( précarisation de l’emploi, difficultés financières des dits cabinets , sous capitalisation des fonds propres , non respect des normes de qualité pour une meilleure qualité des livrables, manque de compétences internes sur certains sujets qui demandent une forte expertise ) pour les cabinets de petite ou moyenne taille.

Cette course aux clients sans se préoccuper de la rentabilité, des normes qualités ISQM1 et de la pérennité des cabinets, est entrain de nous tuer à petit feu . On est entrain de scier la branche 🌿 sur laquelle on est tous assis.

Des business plans à 500 000 fcfa HT , des missions comptables à
80 000 fcfa HT le mois, des certifications à 1 000 000 HT, des visas à 30 000 HT on voit désormais du tout et du n’importe quoi au point de se poser comment un cabinet qui a des CDI, des salariés déclarés et des frais généraux relatifs à la QVT peut s’en sortir avec des tarifs pareils.

Comment on est arrivé là pour des professionnels ayant bac+8 et ayant une forte expertise à défendre après un diplôme si durement obtenu gage de qualité et d’un haut niveau de professionnalisme, se dévalorisent autant pour juste gagner leur vie. Il faut refuser ce diktat du marché et réguler les professions de prestations intellectuelles pour un avenir radieux.

Nous remarquons que désormais les bailleurs et les fonds d’investissement connaissant cet état de fait joue sur l’équilibre fragile des cabinets pour imposer des prix de plus en plus bas, la loi du marché me dira t-on mais attention cette tendance fera de telle sorte que le marché se contractera d’ici 5-10 ans avec des conséquences très dommageables. Seuls les cabinets innovants ou forts s’en sortiront!

Chers professionnels des métiers du conseil et des chiffres, bradez pas vos prix ! Vous ne lèverez jamais d’argent et vous ne pourrez compter sur vous mêmes donc organisez vous mais ne vous dévalorisez face au marché! Pour une profession forte il faut des cabinets forts!

 

Par  Ndongo CAMARA Managing Partner, Expert comptable, Financial & Advisory Services, Tax  Commissaire aux comptes

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