Au lendemain de son élection par le parlement, le nouveau premier ministre conservateur Ulf Kristersson, dont le gouvernement de droite s’appuie pour la première fois sur une majorité incluant l’extrême droite, a présenté son équipe de 24 membres. Dans lequel figure Romina Pourmokhtari, sans expérience notable des questions climatiques, née en novembre 1995 et membre du parti Libéral de centre droit dont elle dirigeait jusqu’à récemment la jeunesse.
«Les SD – non merci»
Elle s’était distinguée en critiquant régulièrement les rapprochements de la droite avec les nationalistes des Démocrates de Suède (SD), avant l’alliance nouée pour les législatives victorieuses du 11 septembre. «Ulf Kristersson sans les SD – absolument. Ulf Kristersson avec les SD – non merci», avait-elle ainsi twitté il y a deux ans.
Née dans une famille d’origine iranienne en banlieue de Stockholm, la jeune femme hérite du climat et de l’environnement, tout en effaçant le précédent record de précocité pour un ministre en Suède (27 ans). Egérie mondiale du mouvement des jeunes en grève pour le climat, la militante suédoise Greta Thunberg, 19 ans, reproche souvent à Stockholm de ne plus être en pointe sur les questions climatiques.
L’extrême droite pas au gouvernement
Principale innovation du nouveau gouvernement, dans un contexte de vives tensions avec la Russie: la création d’un ministère de la «défense civile», en plus du traditionnel portefeuille de la Défense.
L’exécutif mêle des postes du parti conservateur des Modérés (12 maroquins, plus celui de premier ministre), des Chrétiens-démocrates (6) et des Libéraux (5). Mais pas des SD de Jimmie Åkesson, qui font seulement partie de la majorité au parlement. Le parti anti-immigration aura toutefois des membres de cabinet dans tous les ministères.
La cheffe du parti Chrétien-démocrate Ebba Busch devient vice-première ministre et ministre de l’Economie et de l’Energie. L’ancien ministre de l’Immigration Tobias Billström hérite, lui, des Affaires étrangères, à l’aube de la présidence suédoise de l’Union européenne au premier semestre 2023, et avec comme principal dossier de boucler l’adhésion suédoise à l’Otan, bloquée actuellement par la Turquie.
Par Ola sn avec AFP