Contrairement aux idées reçues, la Chine n’investit quasiment pas en Afrique

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Contrairement aux idées, la Chine n’investit quasiment pas en Afrique

C’est un document d’une quarantaine de pages qui vient remettre en  cause de nombreuses certitudes sur la présence de la Chine en Afrique. Produit par l’Institut Français des relations internationales (IFRI) dans un rapport publié en octobre 2022, le principal centre indépendant de recherche, d’information et de débat sur les grandes questions internationales en France, le rapport nous plonge dans les coulisses de la Chinafrique.

 

Intitulé « Les influences chinoises en Afrique 2 :  Mythes et réalités des relations économiques », il précise que le cliché « répété à satiété » selon lequel la Chine est un investisseur de premier plan en Afrique découle de la confusion classique faite par des acteurs de secteurs variés entre investissement, financement et prestation de services. « Les investissements de la Chine en Afrique constituent une dépense pour la Chine et non un revenu pour le pays africain hôte. En revanche, le paiement de services est une dépense (en même temps qu’un investissement) pour le pays africain client, mais un revenu pour la Chine. », lit-t-on dans le document.

 

Compte tenu de cette différence, ces deux activités illustrent chacune à leur manière la présence de la Chine en Afrique. Elles montrent clairement que la Chine est un prestataire de services plutôt qu’un investisseur, et que l’Afrique est un client plutôt qu’un partenaire, poursuit l’Ifri.

Comme le montre ce tableau qui suit, la Chine livre plus de contrats clés en main qu’elle n’investisse sur le continent, en réalité. Pour moins de 10 milliards de dollars investis sur le continent, l’empire du milieu  empoche des contrats faramineux allant de plus de 50 milliards en Afrique.

 

 

Ainsi, les entreprises chinoises investissent peu en Afrique. En revanche, elles y font du commerce et construisent des infrastructures pour le compte des gouvernements africains qui, eux, investissent dans ce domaine, à l’aide de financements chinois.

La conséquence de la faiblesse de l’investissement chinois en Afrique est que la Chine ne participe que très marginalement à son industrialisation. Au niveau mondial, les investissements industriels de la Chine à l’étranger ne représentent que 21 % de ses investissements à l’étranger et vont de préférence dans les pays occidentaux tant à la recherche de techniques que de profits . En Afrique, les investissements industriels chinois se font dans des activités intensives en main-d’œuvre. Elles sont donc peu capitalistiques et peu industrialisantes, n’impliquant que de très limités transferts de technologies, estime l’Ifri.

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