«Baay Lahat», le boubou mouride qui casse les codes dans le milieu des affaires

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Le boubou « Bay Lahat » se résume souvent au Hizbut Tarqiyyah, et pourtant le grand boubou africain bien sénégalais est très prisé en dehors de cette organisation de la confrérie mouride qui la popularisée. Portée généralement par les hommes, la tenue se compose de trois pièces. Au grand boubou proprement dit, s’ajoutent un pantalon bouffant, une « robe » en guise de « sous-vêtement ». L’ensemble est complété par une panoplie d’accessoires comprenant essentiellement un chapeau, un grand foulard légèrement noué autour du cou, une grosse et large ceinture et des babouches au talon haut. Solide, durable, adapté à n’importe quelle fonction et à toutes les occasions, la tunique qui transcende les âges, les années et les classes sociales est plus que jamais à la mode.

 

L’identité vestimentaire du mouridisme créée par le feu Cheikh Serigne Abdou Lahat Mbacké est d’ailleurs pour certains talibés mourides un port vestimentaire de tous les jours. Bien de chez nous, le style incarne désormais, pour de nombreux fidèles mourides, la tenue idéale pour décomplexer en ville, au bureau, dans la rue, et même à l’étranger. Qu’ils se rendent sur leur lieu de travail, à un rendez-vous professionnel ou en voyage d’affaires, de plus en plus d’adeptes de ce majestueux vêtement aux manches larges et aux cols brodés optent pour « la même garde robe ». Et tant pis si le dress-code est difficile à supporter lors des pics de chaleur.

Souvent en soie, en coton ou parfois en bazin riche (pour les plus nantis), dans le milieu des affaires, le « Baay Lahat » est même devenu un sérieux concurrent au costume cravate occidentale. « A chaque fois que je dois me rendre à un rendez-vous avec quelqu’un pour parler business, le Baay Lahat s’impose et pas n’importe lequel », nous explique Cheikh Bay Fall qui ne lésine pas sur les moyens pour changer régulièrement sa garde-robe.Jeune entrepreneur et membre de la Hizbut Tarqiyyah, le talibé mouride ne voit dans aucune autre tenue. « Le Baay Lahat est très pratique dans la vie de tous les jours. Il est aussi très commode pour les occasions rares », explique-t-il avant de souligner qu’il se sent apprécié et respecté par ces partenaires ou clients du simple fait qu’il est tout le temps en mode « Hizbut ». Mais, « Pour nous, c’est plus qu’un vêtement. C’est notre drapeau national en tant que mourides, explique le « diewrine » qui dirige sa propre entreprise spécialisée dans la fabrication d’objets en aluminium. On le voit bien, le Baay Lahat, c’est plus qu’un simple accoutrement d’autant plus qu’il génère des revenus importants pour les milliers de tailleurs et vendeurs qui gravitent autour de ce marché. Pour les intéressés, les prix peuvent varier entre 15.000 Fcfa et 50.000 Fcfa voire plus.

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