La loi sur l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal sera bientôt adoptée, a indiqué, mercredi, à Dakar, le directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alphonse Ousmane Thiaw.
Cité par l’Agence de presse sénégalaise, il soutient que « Le cadre réglementaire est un grand défi à l’exercice de la médecine traditionnelle au Sénégal. Toutes les diligences sont menées et le projet de loi est à l’Assemblée nationale et son adoption ne va plus tarder ». Il présidait une rencontre organisée dans le cadre de la 20ème édition de la Journée africaine de médecine traditionnelle. « Deux décennies de la Journée africaine de la médecine traditionnelle en vue de la réalisation de la couverture sanitaire universelle en Afrique » est le thème de la présente édition de cette journée.
Alphonse Ousmane Thiaw estime que la loi sur l’exercice de la médecine traditionnelle est attendue pour « catégoriser les tradipraticiens » et établir « des procédures d’autorisation de cabinets de tradipraticiens ». Ce qui, selon lui, « permettra d’assainir » ce secteur.
« Le document de politique nationale de médecine traditionnelle et de phytothérapie a défini les axes stratégiques qui seront bientôt mis en œuvre. Par ailleurs, les deux textes élaborés grâce au soutien du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergeant seront bientôt validés et mis en œuvre dans les meilleurs délais », a-t-il signalé.
Il s’agit, selon lui, « du projet d’arrêté portant création de la Commission de la pharmacopée et du formulaire national et du projet d’arrêté fixant les conditions d’octroi de l’autorisation de mise sur le marché des médicaments à base de plantes ».
« Une attention particulière sera également portée sur l’exploitation des deux tomes de la +Pharmacopée de l’Afrique de l’Ouest+, édités par l’Organisation ouest africaine de la santé » et comprenant 84 espèces, a-t-il souligné.
Selon lui, la médecine traditionnelle constitue « un pan important mais sous-estimé des soins de santé dans nos pays. Elle est le premier recours et ses praticiens se retrouvent dans les coins les plus reculés du pays ».
Il fait remarquer que la demande de services dans le domaine « est en continuelle progression », ajoutant : « Le Sénégal, tout en œuvrant au développement de la médecine traditionnelle, s’est fixé comme objectif à court terme de développer la médecine moderne par les plantes, c’est-à-dire la phytothérapie. » Il a déclaré que le pays dispose d’ »assez de résultats scientifiques sur les plantes locales, résultats qui nous rassurent quant au développement de médicaments à base d’extraits de plantes ». Gaoussou Sambou, le président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal, plaide pour que le secteur soit « appuyé et réglementé sur le plan juridique ». « Depuis 2006, nous attendons cette loi. L’attente est longue. Cette loi peut permettre de réglementer et d’éviter les dérives dans notre métier », a-t-il ajouté. Au Sénégal, la cellule médecine traditionnelle a vu le jour en 2014 au sein du ministère de la Santé.