Au Sénégal, le pain est un produit de grande consommation, notamment en cette période de Ramadan, tôt le matin ou le soir, pour la rupture du jeûne… Du pain essentiellement à base de blé importé car la moitié vient de Russie. Alors que les autorités appellent à la mobilisation pour plus de souveraineté alimentaire, des boulangers misent sur du pain à base de céréales locales. Reportage à la « Foire du Ramadan » au Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES), à Dakar.
Tout frais, tout chaud… le pain à base de mil, de maïs, d’arachide ou de moringa, appelé aussi « nebeday » sort du four.
« Le goût, la quantité, la qualité… il y la tout ça », dit un client.
Pape Amadou Fall est formateur à la Fédération des Boulangers du Sénégal: « Notre objectif est de réduire la part de blé importé, même avant la guerre, et d’incorporer 20 % ou 50 % de céréales locales. »
C’est une découverte pour Seynabou Ndour, venue en fin d’après-midi au stand de pain de la « Foire du Ramadan »: « C’est une très bonne initiative. C’est consommer local et moi, j’adhère ».
Il reste pourtant beaucoup à faire pour populariser ces pains à base de céréales locales, explique Pape Amadou Fall, qui indique aussi une autre contrainte, à savoir le coût « parce que le mil est plus cher que le blé. Le mil coûte près de 500 francs CFA alors que le blé est à 300 ou 400 francs CFA maximum, mais comme nous sommes en phase de communiquer, on ne peut pas mettre prix au-dessus du pain blanc. »
À 100 francs CFA le pain au mil ou au maïs (15 centimes d’euros), 150 francs CFA le pain au moringa…Abdoulaye en tout cas est convaincu, et il a l’embarras du choix : « Je vais tenter le maïs aujourd’hui… »
Ola avec Rfi