La plus part des mairies du Sénégal ont raté le train de la digitalisation. Il suffit de scruter les sites web des communes et les informations publiées sur ces plateformes, si elles existent, pour se rendre compte de leur non-conformité avec le référentiel normatif relatif à l’accès à l’information. Prenez par exemple le site web de la mairie de Dakar où il n’existe que peu de contenus susceptibles d’intéresser les usagers.

Hormis la rubrique « La Marie » où il y a le mot du Maire, l’historique de la ville de Dakar, un descriptif de l’administration municipale et la composition du bureau municipal, toutes les autres cases sont vides ou presque. En d’autres termes, la Mairie de Dakar ne respecte pas les exigences légales et réglementaires de publication des informations à caractère publique sur  son site internet. Si tel était le cas, on aurait vu sur la plateforme des informations relatives aux exercices financiers, budgets ou rapports d’audit, lesquelles informations doivent être publiées quand elles sont produites, outre la digitalisation des démarches administratives devant permettre aux Dakarois de s’épargner certains déplacements.

En gros, il est attendu d’une mairie comme celle d’une capitale, qu’elle puisse au moins assurer la simplicité de la diffusion et de l’accès aux données, de sorte que les statistiques soient présentées sous une forme claire et compréhensible. Les avantages sont nombreux. La  publication systématique de certaines catégories de documents par les administrions communales allège considérablement les taches et charges de celles-ci.

Ignorer le digital c’est avoir à répondre plusieurs fois aux mêmes demandes. Evidement, ce n’est peut être pas la faute au nouveau maire, nouvellement élu, si la mairie de Dakar n’a pas de site web répondant aux normes. Mais saura-t-il rattraper le train de la digitalisation ? La question s’adresse aux autres maires dans la même situation comme celui de la ville de Thiès qui ne dispose même pas de site web.

 Le maire de Ziguinchor est dans le lot. Seulement, on nous apprend qu’il a lancé la construction d’une plateforme pour corriger la lacune. Il sera question de doter aux Ziguinchorois d’un site où toutes les informations publiques seront publiées et de manière systématique. Objectif, améliorer la participation citoyenne, réduire le déficit de confiance des citoyens vis-à-vis des élus locaux. En offrant une grande transparence à ses administrés, Sonko chercherait aussi à promouvoir les potentialités de la ville du sud du pays. On peut s’attendre qu’il mette fin  à l’absence totale de publications relatives à la participation citoyenne notamment les délibérations du conseil et les instances consultatives. Cela n’a rien de diable quand on sait que la petite mairie de Koul, dans le département de Tivaoune, a déjà réussi ce pari. Il existe d’autres exemples.