PayDunya a annoncé récemment avoir lancé des opérations au Togo alors que la société de solutions de paiement basée à Dakar accélère son expansion en Afrique de l’Ouest francophone, a appris Ola Sn. Le Togo devient le quatrième marché de la startup dans la région, et la dernière expansion intervient un peu plus d’un an après son entrée en Côte d’Ivoire et au Bénin. Pourtant, rien ne prédestinait la fintech sénégalaise qui revendique plus de 1000 clients entreprises et 50.000 transactions par jour à une ascension si fulgurante.
Tout a commencé en 2013, lorsque « Nous avions conçu un site web pour élargir la cible clientèle d’une GIE de femmes grâce à l’étendue d’internet. À notre grande surprise nous ne pouvions pas payer l’hébergement du dit site sans carte bancaire. La seule solution qui était à notre disposition était de payer par western union chez un autre prestataire. », se rappellent les cofondateurs de la plateforme non sans un brin de fierté. Cette expérience va donner naissance à Payduyna, telle qu’ont la connaît aujourd’hui.
Mais il faudra attendre deux ans pour que les patrons de la fintech, à savoir Aziz Yerima, Youma Fall, Honoré Hounwanou et Christian Palouki, respectivement du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Togo, décident de créer la structure et après l’obtention d’un premier partenariat « après batailles avec ce dernier ». « Le développement de plateforme a pris bien plus de temps que prévu et s’est finalisé fin novembre, le 26 Novembre : nous étions enfin dans la place ! », poursuit le management de Paydunya qui rappelle que deux mois et demi après le lancement, « nous étions super excités d’enregistrer notre toute première transaction de 13.000F le 9 février 2016 ! La transaction a eu lieu sur Fabellashop, notre 1er client. Ensuite, nous avons passé le restant de l’année à recueillir des feedbacks, améliorer l’expérience utilisateur de notre plateforme, lancer un second partenariat etc. »
Tout ne se déroule pas sans difficultés, bien qu’elles étaient prévisibles et « nous en étions conscients. » Ce qui a permis aux anciens étudiants de l’École multinationale des télécommunications (ESMT) de continuer « malgré les jours qui passent, beaucoup de mains serrées, beaucoup de promesses, pas même de quoi payer une course de taxi pour rencontrer des prospects. »,
Force de travailler dur sans relâche, le bout du tunnel paraît enfin ou presque Après, 1600 transactions en 10 mois, « autant dire que la rage de vaincre s’estompent. 2 ans et demi après le lancement toujours rien de concret, des clients volatiles et transactions non récurrentes. », se souviennent-t-ils. Il fallait penser à améliorer la plateforme, les fonctionnalités et l’expérience jusqu’à ce qu’enfin fin 2017, « nous signons 2 clients réguliers et importants. »
En 2018, les affaires commencent. En effet, ces 2 clients « sont une véritable bouffée d’oxygène, on peut enfin se permettre un salaire (100.000F CFA/mois). On investit dans un local qu’on rénove, achète du matériel, recrute quelques étudiants fraîchement sortis de l’université pour les équipes produit, technique, support et ventes. » Une année plus tard, le travail de toutes ces années commence à payer. Ils consolident leurs acquis, les transactions explosent. De plus en plus cités comme référence, Aziz et ses collaborateurs participent à des échanges de hauts avec la banque centrale, les Nations Unies et les ministères. Ils recrutent désormais des seniors pour accompagner le trop plein de juniors dans l’entreprise tout en diversifiant la base de clients pour atteindre 600 en fin d’année et solidifiant les procédures de gestion internes. Après avoir traversé 2020, non sans avec une baisse de flux, covid-19 oblige, la marque qui est aujourd’hui présente sur quatre marchés africains, dit travailler sur l’amélioration des produits, l’expérience client, la gestion des plaintes et l’expansion géographique. Sans aucun doute, nous assistons à la naissance d’un futur empire du paiement panafricain pour l’Afrique.