Le chef de la diplomatie malienne a été reçu ce lundi en audience par Nasser Bourita, le ministre marocain des affaires étrangères, fraîchement reconduit à son poste après la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Lors d’un point de presse conjoint, les deux diplomates ont évoqué plusieurs questions d’intérêt commun aux deux pays, notamment les relations bilatérales, mais aussi la tension dans la région du Sahara. Et s’il a un sujet qui a le plus attiré l’attention c’est celui relatif au développement de la situation dans la région à la lumière notamment du refroidissement des relations entre le Mali et la France.
A ce propos, estime Abdoulaye Diop, l’approche dogmatique selon laquelle il faut que le Mali organise une élection présidentielle le 27 février prochain ou rien, est dépassée. Il demande à ses partenaires, la France en particulier, (sans la nommer), de prendre du recul tenant compte des enjeux sécuritaires autour de ce rendez-vous. Plus loin, il durcit le ton et regrette qu’à chaque fois c’est la communauté internationale qui donne au Mali des prescriptions et des solutions, lesquelles ne sont pas adaptées à la réalité du terrain dans le pays, sous la menace aujourd’hui des terroristes au moment où la France s’apprête à réduire le nombre de ses militaires sur place.
« L’état d’esprit doit changer, qu’on sorte de la prescription, des diktats, des invectives et des ultimatums pour rentrer dans le cadre d’un dialogue. », a-t-il souligné. Le ministre marocain a abondé dans le même sens, notant que ceux qui veulent aider le Mali ne doivent ni utiliser ses problèmes internes ni se substituer à ses autorités. Le Maroc qui est aujourd’hui en froid avec la France a toujours considéré qu’il fallait mettre en place une nouvelle approche différente de celle des occidentaux pour la gestion de la crise qui secoue le pays voisin du Sénégal. L’heure est venue de laisser les Maliens choisir leur propre schéma de sortie de crise, a conclu Bourita.