Ce 31 juillet, l’Afrique célèbre Journée internationale de la femme africaine. L’occasion de révéler les contrastes qui saisissent le continent notamment en matière de traitement salariale entre les hommes et les femmes. En effet, l’inégalité salariale entre les deux sexes a la peau dure en Afrique et le Sénégal n’échappe pas à cette réalité. « D’une manière générale, entre les hommes et les femmes, il y a un écart de 15 à 30%, et même au-delà, en défaveur des femmes en matière de salaires », expliquait en mars en 2020 Fatime Christiane N’Diaye. Dans une interview avec nos confrères de Franceinfo Afrique, la spécialiste genre au BIT pour l’Afrique francophone, basée à Dakar soulignait qu’au Sénégal, le salaire mensuel moyen des hommes est de 290 740 FCFA (443 euros) contre 127 130 FCFA pour les femmes. C’est un écart de plus de 50%. »
L’informel, une barrière à l’égalité salariale

Plusieurs raisons expliquent cet écart de rémunération dont souffrent les Africaines. Le première est liée au caractère informel de leurs activités. « En Afrique, 90% des femmes travaillent dans l’économie informelle, sans protection sociale. L’économie informelle, c’est le grand problème parce qu’il n’y a aucune réglementation. Les travailleuses domestiques sont dans l’informel. Comment voulez-vous réglementer leurs salaires qui sont aujourd’hui à la baisse? », interroge Fatime Christiane N’Diaye. Ensuite, les Africaines occupent des emplois peu rémunérés. « On se rend compte que les femmes sont en général cantonnées dans quatre grands secteurs en Afrique de l’Ouest : l’agriculture, les services à la personne, le commerce et la transformation des produits.
Dans ces secteurs-là, elles occupent des emplois qui sont moins rétribués, que ce soit dans l’économie formelle ou informelle. Par exemple, dans le domaine de la santé, les femmes sont dans les catégories intermédiaires et basses : aide-soignantes, infirmières et sages-femmes. Aux postes de responsabilité, nous n’avons pas des femmes et par conséquent nous n’avons pas les salaires qui vont avec. » Il faut que nous changions nos mentalités.