De Léopold Sedar Senghor à Felwine Sarr en passant par Birago Diop ou le très jeune écrivain Mohamed Bougare Sarr, lequel vient de remporter le très célèbre prix du Goncourt, presque tous les illustres intellectuels sénégalais, ont, un moment de leur vie, connu l’exil pour trouver l’inspiration ailleurs. Dés lors, la légende qui raconte que Nikola Tesla a eu l’idée d’alterner les courants électriques lors d’une paisible promenade nous rappelle encore combien il est difficile pour un intellectuel de produire dans un environnement aussi brouillant que le Sénégal. Dans une émission sur la 2stv avec le journaliste Sada Kane, en 2016, l’illustre écrivain Amady Aly Dieng , décédé le 6 août 2018, parlait déjà de cette difficulté à trouver l’inspiration quand on vit au Sénégal. Selon le professeur, il est difficile d’être intellectuel chez nous. Pour être intellectuel, disait-t-il, il faut vraiment savoir s’isoler. Et pour le défunt auteur de plusieurs ouvrages, c’est là que les pays développés ont un avantage incontestable. A titre d’exemple, le climat d’hiver poussait les gens à rester chez eux. Et quand vous êtes chez vous, vous êtes obligés de peindre, de faire de la musique et d’écrire, remarquait le général de brigade né le 20 mars 1932 à Saint-Louis. Alor que chez nous, a-t-il poursuivi, il y a le soleil partout et on est dehors tout le temps pour palabrer. En guise d’exemple, il convoque l’écrivain Ousmane Soccé Diop, l’auteur de « Karim » et de « Mirages de Paris ».
« Touts ses œuvres, il les a écrites en France. Quand il est revenu, est-ce qu’il a continué à écrire ? Non, il n’a plus rien publié ! », Plus loin, il évoquera un autre goulot qui empêche beaucoup de Sénégalais à écrire. Quand vous épousez un(e) Sénégalais(e) avec tout ce que cela comporte comme contrainte familiale à savoir, entre autres, les cérémonies multiples, là ce n’est pas un phénomène favorable, expliquait l’ancien officier général sénégalais. Selon ce dernier, les intellectuels qui ont opté pour les mariages mixes ce sont eux qui ont le plus produit. Se défendant de favoriser les mariages entre africains et occidentaux, il ajoute que les plus grands auteurs de notre pays ont soit épousé une occidental(e) soit une femme ou un homme ne vivant pas dans leur territoire, et donc loin de leurs beaux parents.–