Les recettes douanières sénégalaises se sont chiffrées en 2021 à quelque 1176 milliards de francs CFA contre 1020 milliards l’année précédente, a indiqué, mercredi, le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
« Les liquidations douanières affichées par le système GAINDE se sont chiffrées, en 2021, à 1176 milliards de francs CFA contre 1020 milliards, en 2020, une performance remarquable’’, a-t-il déclaré lors de la cérémonie protocolaire de la Journée internationale des Douanes. Abdoulaye Daouda Diallo a évoqué une ’’performance remarquable’’ réalisée par les services douaniers sénégalais à travers une ’’mobilisation exceptionnelle des recettes’’ favorisée en grande partie grâce à la mise en œuvre de la stratégie Sénégal numérique (SN- 2025) et le lancement de la Stratégie de mobilisation des Recettes à moyen terme (SRMT). En réalité, cette « performance » cache un mal profond. En effet, la hausse des recettes douanières, fruit des importations excessives, peuvent affaiblir l’économie locale de tout pays, entraînant un chômage élevé et un déficit commercial. La preuve, de l’ensemble des transactions commerciales effectuées par le Sénégal avec l’extérieur au cours du mois d’août 2021, se dégage un solde négatif évalué à -222,3 milliards FCFA contre -195,2 milliards FCFA le mois précédent. Pendant ce temps, à Dakar, le niveau du chômage était à 16,7%.
Résultat, les critiques les plus virulentes n’hésitent pas d’ailleurs à établir la relation entre sous développement chronique et importations de masse, brandissant l’argument selon lequel les importations sous-cotent le marché du travail en réduisant le besoin d’usines et de produits fabriqués localement. Au lieu de produire localement les produits dont les populations ont besoin, encourageant ainsi l’industrie localement, les pays importateurs se contentent d’acheter ce que les autres produisent. Il est vrai que même les grandes puissances sont incapables de vivre dans une autarcie (État d’un pays qui se suffit à lui-même ) et que les importations peuvent être moins chères, de meilleure qualité, plus facilement disponibles ou simplement plus attrayantes que les produits locaux. Cependant, le covid-19 nous a suffisamment appris que la dépendance excessive des autres est sans doute la dernière des options.