Le Sénégal serait parmi les heureux gagnants du conflit qui posse la Russie à l’Ukraine. Le pays considéré comme un futur émirat gazier cherche activement à profiter de la réorientation stratégique des Européens, pressés de se libérer de leur dépendance au gaz russe. Dakar envisageait de prendre une décision finale d’investissement (FID) pour la phase deux du projet Greater Tortue Ahmeyim (GTA) ainsi que le Yakaar-Teranga, de tailles mondiales. Destiné à transformer le paysage énergétique national et régional, tout en stimulant une croissance socio-économique durable grâce au gaz, le FID représente un engagement du gouvernement à mettre en service des projets gaziers à grande échelle, annonce la plateforme energycapitalpower.com. Citant un conseiller du président Macky Sall, Mamadou Fall Kane, la même indique que le gouvernement visait le FID pour la phase deux du projet gazier GTA d’ici septembre 2022, bien plus tôt que prévu.
Situé à la frontière maritime du Sénégal et de la Mauritanie, et codéveloppé par bp et Kosmos Energy, le projet GTA devrait débloquer 15 billions de pieds cubes (tcf) de gaz. Alors que la première phase du projet vise 2,5 millions de tonnes par an (mtpa) de production de gaz naturel liquéfié (GNL), la phase deux doublera ces niveaux à cinq mtpa, améliorant considérablement l’utilisation domestique et possibilités d’exportation.
“Nous travaillons pour atteindre un FID d’ici septembre pour la phase deux qui devrait doubler la production prévue de 2,5 mtpa à cinq mtpa”, a déclaré Kane, ajoutant que la phase un de GTA est en bonne voie pour les premières livraisons de gaz d’ici 2023.
Suite logique du GTA, le Yakaar-Teranga débloquera 20 tcf de gaz naturel tout en consolidant davantage le partenariat bp-Kosmos Energy. Situé dans le bloc Cayar Profond, le projet Yakaar-Teranga viendra renforcer le positionnement du Sénégal sur le marché gazier mondial. Avec le FID, fera ainsi du Sénégal une plaque tournante gazière non seulement régionale mais mondiale.
En 2022, les projets gaziers africains suscitent une attention particulière de la part de la communauté internationale, d’autant plus que les marchés européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe à la lumière du conflit en cours entre le pays et l’Ukraine. À cet égard, avec de nouveaux investissements prévus sur le marché, les pays africains devraient prospérer.
