Face à l’explosion de l’usage de l’internet, le Sénégal a mis en place, en 2008, la Commission de protection des données personnelles (CDP), une autorité administrative indépendante (AAI) dirigée par l’ancienne ministre sous Wade Awa Ndiaye. Usurpation d’identité, chantage sexuel, piratage psychologique, arnaque en ligne, sexting, sextorsion…la CDP reçoit énormément de plaintes. En un an, elles ont bondi de 30%. Et pourtant, seuls quatre juristes sont chargés d’examiner tous les dossiers qui parviennent à la CDP.

Il faut dire que le département de Awa Ndiaye manque de tout. En plus d’un budget faible, alloué par le Ministère de l’économie et des finances, la commission a grassement besoin d’experts en cybersécurité, de sociologue, de juristes supplémentaires, d’informaticiens de pointe…la liste est longue. Pour rappel, la commission a une mission de contrôle et d’investigation et informe sans délai le procureur de la République des infractions dont elle a connaissance.

Elle peut charger un ou plusieurs de ses membres ou des agents de ses services de procéder à des vérifications portant sur tout traitement et, le cas échéant, d’obtenir des copies de tout document ou support d’information utile à sa mission ou de peut prononcer une sanction à l’égard d’un responsable de traitement. Par ailleurs, la CDP reçoit les formalités préalables à la création de traitements des données à caractère personnel ainsi que les réclamations, les pétitions et les plaintes relatives à la mise en œuvre des traitements des données à caractère personnel et informe leurs auteurs des suites données à celles-ci.