Mercredi 23 février, nous parlions de Merima Soda Ndiaye, la benjamine l’Assemblée nationale du Sénégal. Voici une autre jeune sénégalaise en avance sur son âge. Née à Dakar, à 32 ans aujourd’hui Khady Djibril Ndiaye fait partie des rares pilotes de ligne sénégalaises et africaines officiant aux Etats-Unis d’Amérique. Un véritable exploit quand on sait qu’il n’y a pas beaucoup de femmes pilotes ; encore moins de femmes noires dans ce domaine. La Sénégalaise qui s’est donné les moyens de rendre réel son rêve de gosse à savoir piloter un avion, encourage les jeunes, notamment « les filles », à davantage s’intéresser à ce secteur, jugé parfois inaccessible. Dans une interview avec nos confrères Enquêteplus où la première femme sénégalaise à avoir obtenu la certification 145 et 175 (types d’avion-selon Declic Car) lève le voile sur son parcours professionnel et sa passion pour les gros oiseaux volants, elle révèle que dés son arrivée aux Etats Unis se posait un problème d’adaptation, ainsi que la barrière de la langue.

« Ensuite, il y a la formation de pilote qui est très exigeante. Il faut beaucoup de concentration et de détermination dans ce métier. Mais, je dirais que le plus gros obstacle, lorsqu’il s’agit de la formation de pilote, c’est le financement. Ce n’était pas du tout gagné d’avance, mais on y est parvenu grâce à Dieu et avec l’aide de nos parents. », explique-t-elle avant de revenir sur les prédispositions à avoir pour devenir pilote. Avant tout, dit-t-elle, il faut la passion car l’aviation est un métier qui peut être très misérable pour une personne qui s’y investit pour d’autres raisons comme l’argent. En plus de la passion, il faut la capacité intellectuelle et une bonne santé, bien sûr. En outre, il faut être multitâches, avoir des compétences de base en mathématiques/physique, dira-t-on.

« Il faut également être prêt à s’absenter pendant une longue période, être à l’aise dans le travail d’équipe, respecter les règles et être intègre. » souligne celle pour qui la première expérience remonte à 2010, « quand j’ai fait un vol d’introduction et c’était une très belle expérience. », non sans avec une peur qu’elle va très vite surmontée. Pour Khady, le quotidien d’un pilote varie d’un jour à l’autre. « Comme on dit dans ce milieu, il n’y a pas deux jours pareils. Je peux dire qu’une journée facile peut être une journée avec un voyage à trois étapes. Par exemple, on passe de Seattle à Los Angeles pour finir à Dallas et y passer la nuit. Nous devons généralement arriver à l’aéroport une heure avant le vol, pour commencer la préparation. Celle-ci consiste à préparer l’avion, consulter le carnet de maintenance, obtenir la planification du vol, passer en revue la météo le long de la route et dans les différents aéroports, briefez les agents de bord et parlez de tout ce qui pourrait affecter le vol. » Pilote du Boeing 777, histoire de rendre hommage à son père qui lui prédisant ce destin, elle dit garder des attaches très fortes avec son pays d’origine. « Bien sûr ! Toute ma famille est au Sénégal. C’est mon pays de naissance ; c’est le pays où j’ai grandi. ». Vivement engagée à encourager les jeunes filles à investir le domaine de l’aéronautique, khady demande à ces dernières de croire en elles-mêmes et de travailler dur pour réaliser leur rêve. « Il faut avoir à l’esprit que rien n’est impossible. Il faut juste garder la tête haute et rester concentrées sur l’objectif. La route ne sera peut-être pas facile, mais la récompense en vaut la peine. », dit-t-elle.